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Tribune « M le magazine » – Avril 2023

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Nouvelle destruction de 98 logements programmée

Le Maire de Massy a annoncé aux locataires des 12-14 avenue de Bourgogne qu’il avait acté la destruction de leurs logements, soit 98 logements au total qui s’ajoutent aux 98 déjà démolis au 1-3 rue de Montpellier du bailleur Les Résidences Yvelines Essonne. Ces logements sociaux bénéficient pourtant aux familles à faibles et moyens revenus, qui peuvent ainsi se loger à Massy.

Les arguments sont toujours les mêmes : l’immeuble n’est plus entretenu – intérieur et extérieur donc l’état des logements se dégrade. Il n’est ainsi plus possible de les attribuer ; les logements vacants sont donc murés.

Pourtant, les locataires remontent le défaut d’entretien au bailleur social mais il ne fait pas les réparations nécessaires. Les habitants vivent dans des logements pour certains insalubres et se résignent à l’idée de partir pour vivre dans de meilleures conditions. Parfois le bailleur fait quand même quelques réparations, comme la réfection des ascenseurs, mais les colonnes d’eaux usées ne sont pas entretenues et toutes les eaux, y compris celles des toilettes, se déversent dans les appartements !

Comment assurer une vie décente aux locataires jusqu’à la destruction de l’immeuble en 2026 alors que le bailleur ne s’est pas engagé lors de la réunion de présentation à remettre en état les colonnes d’eaux usées, prétextant les difficultés de travaux alors qu’il ne s’agit que du remplacement des colonnes! Si les toilettes débordent dans le logement des locataires, il leur revient de traiter avec leur propre assurance car c’est un dégât des eaux dans leur logement : la responsabilité du bailleur est ainsi passée sous silence alors que l’entretien des colonnes d’eau est de son ressort.

Les habitants vont donc devoir vivre pendant les années à venir avec des infiltrations d’eau sur le toit, des fissures sur les murs et balcons, et des toilettes qui débordent dans les appartements parce que le bailleur n’est pas en mesure d’entretenir l’immeuble pour assurer une vie décente aux locataires.

Les raisons de cette démolition avancées par le Maire de Massy, en passant sous silence le défaut d’entretien de l’immeuble par le bailleur :

  1. La mixité sociale nécessaire dans le quartier. Or 75 % de Franciliens sont éligibles au logement social. Ce qui signifie que le logement social n’est pas réservé uniquement aux familles à revenus modestes mais aussi aux classes moyennes. Donc pour promouvoir la mixité il n’est pas utile de détruire des logements sociaux pour les remplacer par du logement privé en accession à la propriété.
  2. La restructuration d’une partie du quartier, par la construction d’immeubles en accession à la propriété avec un accès rapide à la nouvelle ligne 18 du futur métro alors que les locataires actuels seront logés ailleurs. Comme si les locataires n’étaient pas dignes d’avoir un métro près de chez eux.

Nous sommes en désaccord avec cette décision !

Elle est aberrante d’un point de vue écologique car nous savons aujourd’hui que la réhabilitation des immeubles est plus vertueuse que la destruction/reconstruction même si le Maire de Massy affirme qu’elle serait plus chère (ce que personne n’est en mesure de dire sur ce projet puisque même nous, conseillers municipaux, n’avons pu avoir accès à l’étude qui a conduit à cette décision).

De plus, près de 5 000 familles attendent un logement social sur la ville parfois depuis 10 ou 15 ans, certains prioritaires par leur handicap ou leur situation familiale. Or la réponse donnée est qu’ils ne peuvent avoir de logement car le parc est saturé. Si l’on ne peut accorder de logement aux nombreuses personnes prioritaires sur plusieurs années, comment pourra-t-on le faire pour une centaine de locataires en trois ans ?

Et si la mairie avec le bailleur sont capables de reloger les 98 familles locataires en trois ans, pourquoi ne peut-elle pas donner de réponse favorable aux situations prioritaires des Massicois·es en attente ?

Cependant, nous notons l’annonce du Maire lors de la réunion publique : cet immeuble sera le dernier détruit sur Massy et celle du bailleur que les 20% restants du parc qu’il détient dans notre ville sont ou seront rénovés.

En tout état de cause, nous nous mobiliserons en soutien aux habitants et amicales de locataires qui le souhaiteront pour empêcher que soit concrétisée cette nouvelle démolition de logements au cœur du quartier Massy-Opéra ! Et nous ne laisserons pas les locataires seuls sous la pression de la Mairie ou du bailleur qui chercheront à leur faire quitter leur logement et à accepter des propositions qui ne correspondent pas à leurs attentes ou à leur besoin.

Déni de démocratie au Conseil municipal

Lors de la dernière séance du Conseil municipal, le Maire de Massy a décidé de censurer l’expression du Conseil municipal. Face à la décision brutale de détruire 98 logements supplémentaires au sein du quartier Massy-Opéra, le groupe Nous Sommes Massy a déposé une motion pour permettre à l’assemblée délibérante de pouvoir s’opposer à cette décision.

Le Maire de Massy a refusé de prendre en compte cette motion, ne se basant ainsi sur aucun argument légal. Il a décidé de manière autoritaire de mettre fin à la séance et de ne pas soumettre au vote des élus la motion.

C’est un réel déni de démocratie de ne pas permettre aux élus du Conseil municipal de délibérer sur une motion portant sur un enjeu local. Nous vous invitons à découvrir cet évènement en vidéo sur notre site internet.

En plein mouvement social, le Maire de Massy affaiblit les syndicats…

C’est grâce à l’intersyndicale que nous connaissons aujourd’hui une mobilisation sans précédent pour nos retraites. Encore aujourd’hui, les syndicats de salarié·es conservent toute leur importance. Ces corps intermédiaires boudés et mis à l’écart par Emmanuel MACRON ont su montrer leur capacité à organiser de manière unie la résistance à la mise en place de la « contre » réforme des retraites.

A Massy, depuis 1992, existe une Bourse du Travail qui permet aux organisations syndicales de recevoir les salarié·es, d’organiser des sessions de formation, de tenir des réunions ou encore des Assemblées Générales. Ces salles sont parfois prêtées à des associations voire louées par la Mairie. Rien de choquant dans la mesure où nous pensons que les locaux doivent être utilisés au maximum des capacités. Le multi-usage permet, en effet, d’éviter des constructions inutiles. Il y a pourtant des limites.

Le Maire de Massy souhaite aujourd’hui occuper de manière pérenne plusieurs bureaux au rez-de-chaussée en indiquant qu’il s’agirait de les mettre à disposition d’associations et de services municipaux.

Pour nous c’est NON !

La Bourse du Travail, dans une ville, doit-être « sanctuarisée » et préservée car elle garantit notre capacité à laisser leur place aux syndicats, aux droits des salariés et à leur protection. Quant aux associations et aux services municipaux, ils méritent un nouvel Espace de Proximité à Atlantis ainsi qu’une vraie Maison des associations à Massy, comme nous avions pu le porter dans notre projet aux élections municipales. Le Maire de Massy viendra-t-il bientôt nous présenter un projet de démolition de la Bourse du travail ?

Cette tribune a été rédigé le 30 mars 2023.

Vos élu·es

Hella Kribi-RomdhaneRoger Del NegroAlexandre GillesCécile CohenCristina PorlonSylvère CalaSylvie Darracq

Contact : ​elus@noussommesmassy.fr​

🤔 Vous noterez que, sur décision du maire, nos photos ont disparu de la tribune « libre ». N’hésitez pas à l’interroger sur cette décision incompréhensible et irrespectueuse de la liberté d’expression des élus minoritaires.

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