POUR UNE VILLE ÉCOLOGIQUE, CITOYENNE ET SOLIDAIRE

Tribune « M le magazine » – Décembre 2021

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Ouverture des grandes surfaces le dimanche après-midi : un non sens économique et humain ?

Nous avons eu à délibérer lors du dernier conseil municipal sur la question de l’ouverture des magasins le dimanche après-midi : cela concerne les supermarchés et les négociants en automobile.

On peut s’interroger sur la nécessité et le bien fondé de s’inscrire dans une démarche de surconsommation de biens dont la production génère pollution, réchauffement climatique et raréfaction des matières premières. Le pouvoir d’achat des clients est contraint, si bien que ce qui sera dépensé le dimanche ne le sera pas les autres jours de la semaine.

Est-il utile de rappeler que le fait que les grandes surfaces soient ouvertes le dimanche porte atteinte aux commerces de proximité pour lesquels la concurrence est rude et dont justement le dimanche peut constituer un levier pour attirer la clientèle?

L’ouverture des supermarchés le dimanche, si elle peut ponctuellement dépanner, ne crée pas d’emploi. En ce qui concerne les compensations salariales, la vraie question à se poser est, avant tout, celle de l’augmentation des salaires.

Le dimanche peut rester un moment privilégié pour la vie de famille, les rencontres avec les amis et le repos. Les heures que l’on ne passe plus avec les proches ne sont, elles, pas rattrapables. Il est d’ailleurs prouvé que la perte de lien social le dimanche n’est pas rattrapée par le jour de repos compensateur. Pourquoi ne pas privilégier le sport, la culture, la découverte, le partage plutôt que le travail souvent contraint et la ruée vers des centres commerciaux de banlieue souvent très proches les uns des autres ?

Démocratie et liberté d’expression

Vous pourrez constater que nos photos ont disparu à la fin de cette tribune :

La majorité de Monsieur Samsoen a modifié arbitrairement le règlement intérieur du Conseil Municipal. Il en résulte, notamment, qu’il nous est désormais impossible de faire figurer nos photos à la fin de ce texte.

Une telle crainte de transparence et de visibilité ne peut que nous interpeller. Il s’agit là d’une conception de la démocratie qui ne correspond pas aux valeurs que nous défendons.

Doit-on rappeler que le tribunal administratif nous avait déjà donné raison en obligeant le maire à nous accorder un espace dédié suffisant dans le journal municipal?

Quelle eau buvons-nous ?

Ces dernières années de nombreuses villes et autres collectivités territoriales ont fait le choix de confier la gestion de l’eau à une régie publique. Ne pas avoir de délégataire (Suez, Véolia par exemple) permet de construire un service public de distribution ou de traitement de l’eau qui s’affranchit de la nécessité de dégager des bénéfices pour le délégataire. Il en découle généralement une baisse de la facture d’eau pour l’usager et des investissements pour l’entretien du réseau permettant ainsi de réduire les fuites et les coupures inopinées liées à la vétusté du réseau.

En ce qui concerne Massy, la question ne se pose pas car nous faisons partie du Syndicat des Eaux d’Ile de France qui regroupe environ 150 communes (SEDIF). Une commune ne peut quitter le syndicat sans l’accord de tous les autres membres !

Il y a pourtant une question qui se pose en ce moment et qui pourra avoir des conséquences sur notre facture d’eau. Le SEDIF vient de renouveler son contrat de délégation avec VEOLIA. Ce contrat prévoit la mise en œuvre d’un nouveau processus de purification de l’eau dit Osmose inverse basse pression (OIBP). Sans entrer dans les détails techniques, il s’agit de produire une eau sans chlore, sans calcaire et sans micropolluants.

Il se trouve que ce procédé nécessite d’utiliser 15% d’eau en plus, qu’il consomme beaucoup d’énergie et que des résidus polluants sont rejetés dans la rivière en aval de l’usine.

Il va sans doute en résulter une augmentation de la facture pour les consommateurs.

Le SEDIF étant un des plus grands syndicats des eaux, il semble que cette expérimentation vise surtout à servir de vitrine pour vendre le procédé dans les autres pays. En terme de gestion de l’eau, nous pensons que nous devrions être attentifs à la préservation des stocks existants et le progrès éventuel de cette nouvelle technique ne compense pas du tout les dépenses tant en eau qu’en énergie consommée. Cela doit permettre de rouvrir le débat de l’intérêt d’une gestion publique de l’eau.

L’eau est un bien commun de l’humanité.

Sa gestion doit servir les intérêts des consommateurs et de l’environnement, pas ceux de grands groupes qui en tirent profit. Comme cela est déjà le cas dans plusieurs autres territoires de l’Essonne, la gestion en régie publique a démontré qu’elle permettait de faire baisser les factures et de mieux travailler sur l’impact écologique. Voilà le défi que nous devrions relever !

Une ville écologique ?

Chaque année, le rapport de la situation de la Ville en termes de “développement durable” est présenté au conseil municipal.

Bien évidemment, nous partageons les orientations générales qui y sont exposées.

Il est toutefois difficile de se faire une idée de la situation réelle dans la mesure où ce rapport ne contient que peu d’indicateurs permettant de mesurer le chemin parcouru, les objectifs à atteindre et donc ce qu’il reste à faire.

Nous pouvons tous les jours voir les arbres abattus et les zones où les sols sont artificialisés. Le maire de Massy n’a pas été en mesure de nous dire quelle surface avait été bétonnée dans les 10 dernières années, indiquant que si on passait son temps à mesurer, on n’avait pas le temps d’agir. Ne pas se doter d’outils d’évaluation efficaces ne permettra pas la concrétisation des actions annoncées. Le risque d’en rester à des déclarations d’intention est bien réel.

Pour la transition écologique et pour relever le défi climatique, il y a urgence à poser des actes clairs, pas des slogans ou des opérations de communication.

🎄 Nous souhaitons à toutes les Massicoises et à tous les Massicois de passer de très bonnes fêtes de fin d’année. Prenez soin de vous et de vos proches. Nous espérons vous retrouver à l’occasion de notre cérémonie de vœux en janvier.

Cette tribune a été rédigé le 9 décembre 2021.

Vos élu·es

Hella Kribi-Romdhane, Roger Del Negro, Alexandre Gilles, Cécile Cohen, Cristina Porlon, Sylvère Cala, Sylvie Darracq

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