Sans réelle concertation, M. Samsoen s’est empressé d’engager la ville, plus que de raison, dans le projet d’installation des réserves du Centre Pompidou Francilien – Fabrique de l’Art / Musée national Picasso Paris.
Cet espace permettra de conserver, restaurer et présenter certaines œuvres de ces deux établissements.
Ces réserves ont été érigées en lieu et place d’une partie des installations sportives du Parc des Sports.
Si nous sommes favorables depuis 2018 à l’arrivée de ce nouvel équipement d’intérêt national, nous sommes opposés à ce que la charge financière repose sur le budget municipal et que ce bâtiment ne profite que très peu aux Massicois.es.
Dans ce contexte financier contraint, priorité aux investissements pour des projets utiles à la vie quotidienne des Massicois·es.
Hella KRIBI-ROMDHANE
Conseillère régionale Île-de-France
Présidente du groupe “Nous Sommes Massy” au Conseil municipal
- En quelques chiffres clés
- Un montage financier risqué et couteux
- La Cour des Comptes nous donne raison
- Le saviez-vous ?
- 21 millions pour le projet Pompidou, c’est quoi ?
- Comparons avec notre Opéra de Massy
- Le projet qui creuse la dette
- Un chantier destructeur de la nature en ville !
- Des équipements sportifs éloignés du quartier
En quelques chiffres clés
- 30 000m2 de bâtiment appartenant entièrement à l’État
- 2 500m2 d’espace culturel ouvert au public, soit moins de 10% de la surface du bâtiment
- 21 millions d’euros d’investissement par la ville de Massy, ce qui en fait le 1er financeur du projet avant l’État
- 1 million d’euros par an pour les activités culturelles du Centre Pompidou (dont 50% pour le personnel)
Un montage financier risqué et couteux
Depuis 2018, nous nous opposons au montage financier du projet.
La participation de la ville à ce projet est passée de 9 millions à 14 millions puis à 21 millions d’€. C’est ce que l’on appelle un dérapage financier ! Surtout qu’il s’agira d’un équipement qui n’appartiendra pas à la Ville contrairement à l’Opéra de Massy ou à Paul B.
Ce projet sera un établissement public de l’Etat. L’Etat doit donc assumer sa responsabilité financière dans cet équipement d’envergure nationale.
Par ailleurs, le Centre Pompidou a eu recours à un partenariat public-privé (PPP), un montage financier dangereux dénoncé par la Cour des comptes et la Cour des comptes européenne car il engendre systématiquement de nombreux surcoûts.
La Cour des Comptes nous donne raison
Le 23 avril 2024, la Cour des Comptes a rendu un rapport sur la gestion du centre national d’art et de culture Georges Pompidou sur la période 2013 à 2022. Une partie de ce rapport est consacrée à la construction des archives à Massy.
Sur plusieurs points, les magistrats de la cour des comptes nous donnent raison :
- le montage financier en partenariat public-privé : des dépassements importants des estimations initiales en raison de la sous-évaluation de certains postes de dépenses et du contexte inflationniste ;
- le dangereux dérapage financier du projet : le coût de construction du projet s’élèverait désormais à 133 millions au lieu des 70 millions estimés en 2019 ;
- la viabilité de son fonctionnement : le budget de fonctionnement n’est pas équilibré. Sur les 25 ans de durée du partenariat public-privé, 58 millions d’euros ne sont pas financés.
Le saviez-vous ?
Pompidou doit dès maintenant envisager une extension du bâtiment d’ici 20 ans et doit s’assurer des réserves foncières auprès de la Ville de Massy.
Elles sont aujourd’hui inexistantes.
Cette extension ne sera possible qu’au détriment des espaces verts et boisés du secteur Parc de la Blanchette ou des terrains de rugby !
21 millions pour le projet Pompidou, c’est quoi ?
La ville de Massy s’est fortement engagée financièrement dans ce projet pour un bâtiment qui ne lui appartiendra pas.
Avec 21 millions d’euros, il a pourtant été possible de :
Bien d’autres projets utiles aux Massicois.es auraient pu être concrétisés si cette dépense avait été supportée par l’État plutôt que par le budget municipal : rénovation du Centre Omnisports Pierre de Coubertin, rénovation des terrains utilisés par l’école de rugby, construction de locaux associatifs pour répondre aux besoins des clubs et associations sportives, création d’un gymnase supplémentaire, etc.
dont 15 millions pour les équipements sportifs
Des équipements qui auraient pu être rénovés, modernisés et étendus pour offrir plus de terrains. L’impact écologique et financier de la démolition est plus important dans ce projet qu’une réhabilitation et une modernisation.
Comparons avec notre Opéra de Massy
L’Opéra de Massy appartient aux Massicois·es et sa gestion est assurée par une délégation de service public. C’est un bâtiment de 14 000 m2 dont le budget de construction était de 173 millions de francs1 soit 42 millions d’euros2 aujourd’hui.
L’Opéra de Massy, c’est aussi 5 millions d’euros d’actions culturelles par an au service des Massicois.es contre 1 million envisagé pour Pompidou qui sera donc essentiellement un espace de stockage.
Le projet qui creuse la dette
La dette par habitant est passée de 1365€ en 2017 à 1851 euros par habitant aujourd’hui, soit 36% d’augmentation.
Aucun maire n’avait atteint ce niveau.
Aujourd’hui la ville est endettée à hauteur de 100 millions d’euros, contre 50 millions d’€ en 1995, année de l’arrivée de la droite aux responsabilités municipales. Nous ne sommes pas contre l’emprunt, quand celui-ci permet de faire des investissements qui améliorent la vie des Massicois·es au quotidien.
Le budget 2025 montre que les choix de la majorité ne vont pas dans ce sens : destruction de logements sociaux, fermeture de la crèche municipale du Pileu, construction des archives de Pompidou …
Un chantier destructeur de la nature en ville !
Dès le début du chantier, des dizaines d’arbres historiques ont été abattus sans scrupule en bordure du parc de la Blanchette ! Ces arbres abritaient un écosystème riche et diversifié, essentiel à cette zone boisée.
❌ Il est impossible de restaurer un tel environnement, même avec de nouvelles plantations.
C’est perdu !
Des équipements sportifs éloignés du quartier
La reconstruction des équipements sportifs de proximité loin des habitant·es les obligera souvent à prendre une voiture pour déposer les enfants au sport de l’autre côté de la route départementale.
- Intégrant le coût de construction de la médiathèque Jean Cocteau. ↩︎
- Selon le convertisseur franc-euro de l’INSEE qui permet d’estimer le pouvoir d’achat d’une somme en euros ou en francs d’une année donnée en une somme équivalente en euros ou en francs d’une autre année, corrigée de l’inflation observée entre ces deux années. ↩︎