POUR UNE VILLE ÉCOLOGIQUE, CITOYENNE ET SOLIDAIRE

Opposition à la réforme des retraites du Gouvernement, soutien face aux inégalités et à la précarité – motion refusée par Monsieur le Maire

Motion déposée par le groupe Nous Sommes Massy et soumis au Conseil municipal pour exprimer son opinion ou sa volonté d'agir sur un sujet.
  • le

Le projet de réforme des retraites du gouvernement prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et allonge la durée de cotisation à 43 ans pour une partie des salariés.

Le jeudi 19 janvier, selon les syndicats, 2 millions de personnes étaient dans la rue (1,1 millions selon le ministère de l’Intérieur) contre cette réforme des retraites. Selon les sondages, près de 70% des Français s’y opposent. Puis, le 31 janvier 2023, 1,3 million de personnes ont manifesté dans toute la France (selon le ministère de l’Intérieur). L’intersyndicale a annoncé 2,8 millions de personnes. C’est un chiffre record contre une réforme sociale depuis 1995. Une nouvelle journée de mobilisation nationale aura lieu le 7 février 2023.

Selon le Président du Conseil d’Orientation des Retraites, « les dépenses de retraites ne dérapent pas. Elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ». Il ajoute en « repoussant l’âge de départ, on fait des économies sur les retraites, mais ça provoque des dépenses ailleurs ». Avec un taux d’emploi qui s’effondre à 33% après 60 ans, et une santé fragilisée, reculer l’âge de départ à la retraite augmentera les dépenses d’assurance chômage, d’assurance maladie et de prestations sociales. Ainsi, le Conseil d’Orientation des Retraites estime que le recul de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, en 2010, a augmenté les dépenses sociales de 1,5 milliards par an.

Le Président de la République reconnaissait lui-même en 2019 : « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement ça serait assez hypocrite de décaler l’âge légal. Quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça la réalité de notre pays ».

Par ailleurs, le taux de contribution employeur, qui finance la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), pourrait passer de 30,65 % à 31,65 %. Il représente 500 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an pour les employeurs territoriaux.

Considérant que la réforme des retraites va particulièrement toucher les plus pauvres et constitue même une inégalité devant la mort puisqu’à l’âge de 64 ans, 29% des hommes les plus pauvres sont déjà morts contre 6% des plus riches.

Considérant que les femmes, qui sont souvent les premières victimes de la précarité, seront pénalisées par leurs carrières hachées et, lorsqu’elles ont eu des enfants, par l’obligation de travailler plus longtemps pour avoir droit à la retraite.

Considérant que la réforme des retraites ne répond à aucune urgence économique d’équilibre des Caisses de Retraites, le système tendant à s’équilibrer de lui-même à horizon 2070.

Considérant que ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt, entre 18 et 20 ans, seront aussi les plus pénalisés, puisqu’ils devront cotiser 44 ans pour pouvoir partir à taux plein.

Considérant que le régime des retraites pourrait être financé par d’autres sources de financement comme une remise en cause des baisses d’impôts sur les grandes entreprises ou une taxe de 2 % sur la fortune des 42 milliardaires français, soit 12 milliards d’euros annuels, comme le préconise Oxfam.

Considérant que cette réforme des retraites prévoit la participation de la cotisation employeurs des collectivités à hauteur de 500 millions d’euros pour la CNRACL et que cette nouvelle ponction s’inscrit dans une hausse des dépenses insupportables des collectivités territoriales.

Le Conseil municipal décide de :

  • S’OPPOSER à la réforme des retraites du Gouvernement ;
  • SOUTENIR les actions menées par l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) ;
  • D’APPELER les Massicois·es à se mobiliser en participant à la prochaine manifestation du samedi 11 février 2023 à Paris.

Le Maire de Massy n’a pas souhaité soumettre cette motion au vote des élu.es du Conseil municipal.