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La prévention spécialisée supprimée par le Maire : notre intervention au Conseil municipal

La jeunesse, fortement impactée par la crise actuelle, le sera d'autant plus à Massy avec le projet du Maire d'abandonner brutalement un dispositif d'accompagnement pour ceux les plus en difficultés.
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Comme toutes les villes comparables, Massy travaille actuellement en partenariat avec un club de Prévention. Aujourd’hui, celui-ci déploie 8 éducateurs spécialisés sur notre territoire, qui réalisent un accompagnement personnalisé pour les jeunes de 12 à 25 ans en grandes difficultés, afin de les aider à surmonter des problèmes de violence, des difficultés d’accès au logement, aux droits, à l’emploi ou à la formation, des problèmes de santé ou autres. Ce club est entièrement financé par le département et la communauté d’agglomération.

Le Maire a souhaité mettre fin à cette convention, pour remplacer ce dispositif par une régie municipale qui consistera à l’embauche de huit personnes (un coordinateur, des travailleurs sociaux, médiateurs et autres), à qui il demandera d’être présents dans la rue.

Non à l’abandon de la prévention spécialisée !

Lors du dernier conseil municipal, nos élues Hella Kribi-Romdhane et Joanie Cayouette ont interpellé le municipalité :

Nous nous opposons vivement à l’abandon de la prévention spécialisée à Massy, pour plusieurs raisons :

  • Les employés municipaux ne seront pas spécialisés dans le suivi des jeunes en grande difficulté, mais réaliseront un travailleur de médiateur de rue qui, s’il est également essentiel, n’a pas les mêmes fonctions.
  • Les missions des employés municipaux, peu claires à ce jour alors que leur activité devrait commencer au 1er janvier 2021, semblent plutôt se centrer sur l’insertion professionnelle et la lutte contre la délinquance, pour les jeunes de 12 à 21 ans, soit des missions beaucoup plus restrictives que celles que remplissaient la prévention spécialisée. Elles visent davantage la tranquillité publique que le soutien aux jeunes dans le besoin.
  • Les employés municipaux ne pourront pas garantir la confidentialité aux jeunes suivis comme le font actuellement les éducateurs spécialisés ; venant de la mairie, ils ne pourront pas construire les mêmes liens de confiance qu’un club de prévention dont c’est le domaine de spécialité.
  • Afin de faire valoir son projet, le Maire instrumentalise les difficultés actuelles de la prévention spécialisée, insinuant que seuls 2 éducateurs sont actifs (alors que le rapport d’activités de 2019 fait état de 6,5 médiateurs présents à l’année et que les 8 postes sont actuellement actifs). Nicolas Samsoen joue en réalité sur le fait que ces éducateurs font un travail de l’ombre pour mieux dénigrer leur travail.
  • La transition entre les deux dispositifs est particulièrement brutale. Aucun maillage n’a été réfléchi. De ce fait, au 31 décembre 2020, les 8 éducateurs actuellement en poste seront licenciés. Les 150 jeunes qu’ils suivent individuellement, avec lesquels ils ont construit souvent sur le long terme une relation de confiance, seront laissés à eux-mêmes.
  • Le projet du Maire se dit expérimental, mais nous ne croyons pas en l’intérêt d’une telle expérimentation, dans le contexte d’une crise sociale et économique inédite qui frappe particulièrement sévèrement les jeunes, dans un contexte de tensions entre quartiers, au moment où deux jeunes Massicois viennent de mourir suite à des affrontements. Nous ne croyons pas non plus que Massy doive expérimenter sans avoir davantage anticiper les besoins et les difficultés, sans avoir d’abord fait un état des lieux de ce qui se fait ailleurs.
  • Ce choix n’a aucune incidence financière, l’actuel Club de Prévention spécialisée ainsi que la future structure en régie municipale étant pris en charge financièrement par d’autres échelons (département, communauté d’agglomération). Nous proposons au contraire de compléter l’action de la prévention spécialisée par l’embauche de médiateurs de rue, dont les missions peuvent être complémentaires.

Pour toutes ces raisons, le groupe Nous Sommes Massy, rejoint sur ce sujet par l’autre groupe d’opposition (Massy verte et citoyenne composé de Dawari Horsfall et Cristina Porlon), s’est fermement opposé au projet du maire et sa majorité.