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Gaza : Massy doit s’engager ! Pour la paix, pour stopper le massacre des Palestiniens

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Ce jeudi 29 mai, Israël vient d’annoncer autoriser la création de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, et le 28 mai, la défense civile de la bande de Gaza a annoncé le meurtre de 44 personnes par des raids israéliens.

Cette litanie des atteintes aux droits humains les plus fondamentaux et au droit international se répète tous les jours depuis quelques mois dans les grands quotidiens, et depuis seulement quelques semaines voire quelques jours sur les télévisions de la TNT.

Pourtant, pour ceux qui s’intéressent aux enjeux géopolitiques et à la situation de la Palestine, ces massacres ne sont pas des révélations récentes …

Gaza est devenue un cimetière que certains semblent découvrir aujourd’hui avec plus de 53 000 personnes tuées depuis octobre 2023 selon l’UNICEF et les chiffres sont sans doute sous-estimés, dont une immense majorité de femmes et d’enfants . Les 1,9 million de gazaouis sont privés d’aide alimentaire et d’eau depuis début mars 2025 et Israël n’a autorisé ces derniers jours, que l’accès de quelques camions alors que les besoins sont immenses. 15 000 enfants ont été tués, auxquels s’ajoutent de très nombreux blessés et mutilés, uniques survivants de leur famille anéantie sans personne pour prendre soin d’eux.

C’est toute la société de Gaza qui est pulvérisée : les intellectuels, les journalistes, les professionnels de santé sont particulièrement visés.

Près de 170 journalistes ont été tués par l’armée israélienne depuis octobre 2023. C’est la zone la plus dangereuse au monde pour cette profession ! D’ailleurs l’accès aux journalistes étrangers y est interdit par Israël pour cacher aux yeux du monde le massacre qui s’y déroule dans l’impunité.

Les solidarités familiales, locales, municipales ont été laminées par les incessants mouvements de population imposés par l’armée israélienne à des populations terrorisées, blessées, affamées. Les écoles, les hôpitaux, les universités, les réseaux d’eau, les centrales électriques ont été systématiquement ciblés. Ce n’est pas seulement le présent qu’Israël détruit à Gaza aujourd’hui, c’est aussi le futur.

En Cisjordanie ou à Jérusalem Est, les populations palestiniennes sont, elles aussi, soumises aux exactions des colons, à des expulsions, et les morts de civils se succèdent. Le processus est le même qu’à Gaza, en moins violent mais tout aussi systématique. C’est une annexion de facto qui est à l’œuvre dans les territoires palestiniens.

Face à cette situation, nombreux sont les spécialistes qui dénoncent un génocide : les spécialistes de droit international de toutes nationalités, des historiens, des ONG, l’ONU !1

Les dirigeants israéliens, souvent issus de l’extrême-droite, ont pris prétexte des attaques terroristes du 7 octobre et de la libération des otages, capturés par le Hamas lors de cette attaque pour justifier leurs exactions. Mais cette allégation est, aujourd’hui, critiquée par les familles d’otages elles mêmes. C’est pendant le cessez-le-feu et les négociations que certains d’entre eux sont revenus. Ils militent d’ailleurs tous pour l’arrêt des attaques sur Gaza. Ils ont rapporté combien les bombardements étaient insupportables et menaçaient leurs vies. Tout le monde, Palestiniens comme Israéliens, a donc intérêt à la fin de ce massacre.

Agir pour un cessez le feu immédiat, pour mettre fin au blocus de Gaza, pour sanctionner le gouvernement israélien, pour reconnaître immédiatement l’Etat de Palestine, pour faire respecter le droit international, pour permettre le retour des otages ! 

Les discours humanitaires du président de la République ou du ministre des Affaires Étrangères arrivent bien tard et semblent pour l’instant résonner dans le vide !  

Le collectif Nous Sommes Massy appelle à un sursaut des pays européens, à un sursaut des populations européennes face à ce massacre, face à la négation de la vie et des droits des Palestiniens. Nous ne pouvons pas proclamer les droits de l’Homme dans nos écoles, ici à Massy, dans nos discours, commémorer et dénoncer des exactions passées pour détourner les regards de ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux : le premier génocide filmé en direct de l’Histoire.

Depuis octobre 2023, nous avons plusieurs fois attiré l’attention de nos concitoyens, du maire actuel et de la majorité municipale sur cette situation dramatique qui mérite un soutien des collectivités. Et de très nombreuses collectivités, dans toute la France, s’engagent clairement. C’est pourquoi, les élus du groupe Nous Sommes Massy ont porté cet engagement :

  • Nous sommes de toutes les manifestations et mobilisations pour la paix depuis fin 2023 que ce soit à Paris ou à Massy. Nous nous sommes ainsi retrouvés, comme beaucoup de nos concitoyens, dans des marches, des rassemblements, pour dire notre honte et notre indignation devant les massacres de Gaza. Ces manifestations ont souvent été invisibilisées dans les médias nationaux traditionnels. Elles ont pourtant été porteuses d’espoir et révélatrices d’une mobilisation populaire massive face à l’inaction du pouvoir en place qui laisse survoler notre pays par le criminel de guerre B. Netanyahu et qui tarde tant à reconnaître l’État de Palestine. Elles se révèlent aujourd’hui dans leur justesse et nous sommes fiers d’y avoir concouru.
  • Dès début mai, nous nous sommes engagés au côté d’Urgence Palestine alors que le ministre de l’intérieur B. Retailleau menace de les dissoudre, tentant, par la même, d’empêcher les mobilisations en solidarité aux Gazaouis dans toute la France. Le maire actuel de Massy a, encore une fois, refusé que le Conseil municipal prenne position à ce sujet.

De nombreuses villes établissent des jumelages ou des coopérations avec des camps ou villes palestiniennes, elles expriment publiquement leur solidarité y compris sur le fronton des mairies, elles organisent et soutiennent la mise en place de débats, d’initiatives citoyennes avec tout le poids de la collectivité pour concourir à la paix tant attendue.

Le maire actuel de Massy et sa majorité refusent catégoriquement d’engager la municipalité même symboliquement, même face à l’horreur la plus abjecte.

Nous le regrettons mais nous continuerons de nous mobiliser car il en va de notre humanité, de nos valeurs et de l’idée que nous nous faisons de l’engagement citoyen et du rôle des élus.

  1. Tels que Martin Shaw, professeur à l’université de Sussex, Iva Vukusic professeur à l’université d’Utrecht et ancienne membre du bureau du Procureur du Tribunal Penal international pour l’ex Yougoslavie, Monique Chemillier Gendreau de l’Université de Paris Diderot), les historiens de la Shoah (comme Omer Bartov historien israëlo américain de l’université de Brown, Amos Goldberg, enseignant à l’Université Hébraique de Jérusalem et tant d’autres) mais aussi des ONG spécialisées dans les droits de l’homme (Amnesty international, Human Rights Watch …) et enfin des institutions onusiennes (la commission d’enquête de l’ONU mentionne des actes génocidaires dans son rapport de mars 2025, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens Francesca Albanese)… ↩︎